Depuis ce jeudi et jusque lundi soir encore, Spa pétille. Musique française, pop, rock, électro, slam, variété, jeune public : les Francofolies donnent le ton, et ce depuis 15 ans. Pour cet anniversaire, les organisateurs, qui ont désormais de la bouteille, ont voulu réunir une affiche forte. Avec un village Francofou qui attire d'ailleurs parfois davantage les regards. C'est sûr que réunir BB Brunes, Arid, Vincent Venet, Sébastien Tellier, Mud Flow, Daniel Darc, Girls in Hawaii, CharlElie Couture, Hooverphonic et une série d'autres a de quoi attirer un public en soif de talents confirmés et de découvertes. Sur les grandes scènes, alors que Thomas Dutronc et Vanessa Paradis devaient ouvrir le bal, tard hier soir, c'est Calogero qui prendra le relais ce samedi, suivi de Marka et Laurence Bibot ainsi que Christophe Willem ce dimanche, tandis que Joshua, Bernard Lavilliers et Cali doivent clôturer les festivités. Mais aux Francos, c'est la ville entière qui se met au diapason, avec des petites scènes par-ci par-là, entrecoupées d'une volée de sponsors. Tout un univers, où se bousculent des milliers de festivaliers, près de 180 000 au total l'an dernier.
Premières impressions
En marge du village, jeudi soir, le Théâtre démarrait sur les chapeaux de roue, avec un Machiavel qui avait décidé de jouer la carte de la complicité. Calé dans son fauteuil en cuir planté au beau milieu de la scène ou se baladant entre ses musiciens, Mario Guccio oscille entre rock et mélodies plus douces, dans le décor rouge et or du petit théâtre à l'italienne. Et de dédier un "Rope dancer" aux amoureux ou "Wild as the wind" à toutes les femmes...
Génération similaire mais tout autre style dans la Salle des fêtes où déboule un fringant Fugain, attendu par un public à qui il ne faudra que quelques tubes pour se lâcher. L'artiste français, habitué des Francos, balaye son répertoire de quarante ans de scène et fait part de son "irrépressible envie de rendre hommage aux artistes de ma génération", sur fond de portraits de Louis Chédid, Adamo, Véronique Sanson ou Françoise Hardy. Débutant sur "La vie", le chanteur enchaîne d'emblée avec les refrains de "C'est la fête" et "Fais comme l'oiseau". Des bras se lèvent, l'ambiance monte d'un cran. Retraçant son propre parcours, Fugain évoque son départ à Paris, ses débuts dans la chanson. "Jusqu'à demain peut-être" puis "Balade en Bugatti", où l'une des spectatrices le rejoint sur scène, achèvent de convaincre ses fans. Sur "Les Années guitare", premiers rangs debout à l'appui, c'est une évidence : Michel Fugain a la pêche. Et fait recette. A coups de "Beau roman" et de "Viva la vida", l'artiste offre finalement un medley de deux heures, couronné par une standing-ovation. Et par cette prise de parole inattendue, dans les premiers rangs, où une dame remercie le chanteur, en ces temps de crise politique et économique, de lui mettre du baume au coeur. On file alors au Village Francofou, vérifier que le remplacement d'Aaron par la formation de Chris Corner, I am X, ne perturbe pas outre mesure un public qui a envie de bouger, n'en déplaise à la pluie, qui n'a rien à faire là. Reste juste à espérer que la ville n'ait d'eau que le nom durant ce week-end à l'affiche ensoleillée.
M. Lg.